Boîte à Papa (la) - Episode II

Depuis qu' le fiston a repris

L'entrepris' familiale,

Il a effectué un d' ces tris

Dans la masse salariale !...

Exit la secrétair' modèle,

Sa sténo hors d'usage ;

On a dû se séparer d'elle

Et de son archivage.

Faut dir' que depuis internet,

Ell' semblait dépassée.

Le progrès a comm' stoppé net

Sa manie d' tout faxer.

La Boîte à Papa, aujourd'hui,

Est en plein' restructuration :

Compression d' personnel, et puis

Gel des augmentations.

L'hôtess' d'accueil est toujours là ;

Son sourir' l'a sauvée.

Elle a su s' contenter des draps

D' la "Promo-canapé"...

Ell' se dit qu'il y a un mieux

Dans l' chang'ment d' direction :

Il était p't-êtr' sympa, "le vieux",

Mais pas côté pognon.

Le "Dauphin", lui, n'est pas avare

De cadeaux (ce jeun' con !).

Heureus'ment, car côté plumard,

C'est pas un étalon !

La Boîte à Papa, aujourd'hui,

Est entre les mains du fiston.

C'est lui Le Grand Patron ! Depuis,

Il a l' bureau du fond.

Mêm' le sérieux petit comptable

A dû fair' ses cartons.

Il n'était pas indispensable

Non plus, le vieux garçon.

La compta s' fait en sous-traitance,

On ne sait pas bien où,

Mais ça n'a pas d'importance

De l' savoir, après tout !

Y'a plus de charges salariales

Sur son gros salaire.

"Réduir' les coûts, c'est primordial"

Lui répétait son père.

La Boîte à Papa, aujourd'hui,

Est une entrepris' dynamique.

L'heureux retraité, quant à lui,

Est à La Martinique...

Y'a plus le rêveur lymphatique

Qui triait le courrier.

Maint'nant, avec l'informatique,

Ce n'est plus un métier !

Pourtant, il était méthodique,

Bricoleur indéniable,

Un Gaston Lagaff' sympathique

Qui était bien serviable.

C'est comm' ce pauv' magasinier

A qui on a laissé 2 mois...

Bosseur efficace et dévoué,

Un d' plus chez Paul Emploi !

La Boîte à Papa, maintenant,

A tout pour être dans la course

Aux bénéfic's et au rend'ment,

Pour êtr' cotée en Bourse.

Depuis qu' le fils a les commandes

De la Boîte à Papa,

La bru hésite, ell' se demande...

Bali ou Moorea ?...

Texte écrit le 23/11/2010, à "musiquer"

Frédéric NYEL © (alias FredOueb)