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Miroir, mon beau miroir

Accroché sur le mur du fond,
Dans ta cabine d'essayages,
Brillant d'un récent essuyage,
Rutilant, poli au chiffon,

Toujours avec application,
Tu renvoies la fidèle image
D'un sourire sur un visage
Illuminé d'admiration :

Un simple bonnet à pompons,
Soudain, met à son avantage
La tête qu'un mal ajustage
Aurait fait passer pour poupon.


Refrain :

Miroir, mon beau miroir, dis-moi,
Derrière ton tain sans émoi,
Réfléchis-tu à autre chose
Qu'à ces profils que l'on t'impose
Et dont jamais tu ne disposes ?

Miroir, mon beau miroir, dis-moi,
Derrière ton tain mat et froid,
Gardes-tu le doux souvenir
D'Elles, venues se dégarnir,
Et que tu ne peux retenir ?


Accroché sur le mur du fond,
Dans ta cabine d'essayages,
Tu jouis de ce déshabillage
Des corps, de leurs sol au plafond.

Sans rougir ni sans émotion,
Tu mets en valeur un corsage,
Souvent gonflé de remplissage,
Artificielle promotion !

Avec pour seule vocation
De le gonfler avec trucages,
Un Wonderbra fait étalage
De formes qui font sensation.


Au refrain


Accroché sur le mur du fond,
Dans ta cabine d'essayages,
Tu es spectateur d'effeuillages
Que de jolies dames te font :

Sans jamais aucun air fripon,
Tu es témoin de l'enfilage
De soie sur des jambes volages,
Que dissimule un fin jupon.

En privilégiée caution,
Tu assistes à l'agrafage
De ce fragile sarcophage,
Avec d'infinies précautions.


Au refrain


Accroché sur le mur du fond,
Dans ta cabine d'essayages,
Quand vient le temps du rhabillage,
Emoussé, ton tain se morfond.

Entre un homme avec un veston...
Un homme ! Tu te dis "dommage !"
Et, piquetant ton étamage,
Tu le vois ôter ses boutons

De chemise et de pantalon.
Repensant au trop court passage
De la cliente, tu enrages
Quand l'homme met un temps si long...

 

 Texte écrit le 30/01/2010, à "musiquer"

Frédéric NYEL © (alias FredOueb)

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